Covid-19 : l’activité du SNEP Limoges continue (2/7)
L'activité du SNEP académique continue, au service de l'intérêt général ! (2/7)
Le SNEP continue à apporter des réponses aux collègues et à rappeler les droits :
C’est bien à l’institution de se charger de maintenir le lien avec les élèves !
L’institution doit se charger de maintenir le lien avec les élèves, notamment les plus en difficulté. Garder le contact, sans démagogie, c’est une première chose qui implique des mesures à prendre pour les établissements (ENT, mails ou appels réguliers de la part de l’administration…) et leur proposer, à titre d’exemple, des activités éducatives (mise à disposition d’ouvrages, accès aux médiathèques numériques…)
Aucune injonction de méthode d’enseignement ou de pratiques, y compris à distance ne peuvent être imposées (appel aux élèves par exemple), des heures de connexion ou un planning défini de travail à distance. . De plus, l’application d’un délai temporel de mise en place est nécessaire. L’épidémie en cours ne supprime pas les statuts des enseignants.
Dans le même esprit, il n’y a pas d’obligation à se rendre dans les établissements.
Enfin, il ne peut y avoir de perte de salaires, ni d’indemnités !
Expertise professionnelle, liberté pédagogique et cadrage !
Quelles que soient les circonstances, la liberté pédagogique relève de l’enseignant.e. Ici ou là, on voit des injonctions arriver sur le principe : vous n’êtes pas en vacances, vous « devez » un service, etc. C’est-à-dire sur un mode culpabilisateur comme si les enseignant-es avaient choisi la situation actuelle. .
Quoi qu’on en dise, le travail collectif est bloqué pour une période indéterminée. Ne faisons pas comme si tout le monde était équipé pour faire des « visioconférences » sans aucun problème. A moins que très rapidement l’administration envoie chez chaque enseignant du matériel prééquipé et fiable.
En revanche, liberté pédagogique ne veut pas dire « absence de cadrage ! » Le SNEP avec la FSU demande à ce que des limites soient fixées, en particulier pour ne pas accentuer les inégalités sociales. C’est le choix qui a été fait en Belgique, où la ministre de l’éducation a fixé les limites « de la continuité pédagogique » avec des recommandations telles que :
Ne pas demander de travaux sur des apprentissages qui n’ont pas été abordés préalablement en classe,
le travail doit pouvoir être réalisé en autonomie,
le choix d’utilisation de l’apprentissage en ligne ne doit être fait que si chaque élève du groupe-classe dispose du matériel et du soutien pour s’y consacrer dans des conditions optimale,
les travaux à domicile ne peuvent pas faire l’objet d’une évaluation sommative, mais bien d’une évaluation formative.
Pour le SNEP-FSU, c’est l’expertise professionnelle des personnels qui doit prévaloir, sans céder à quelque injonction que ce soit. Ne devenons pas les propres artisans du nouveau management public où la culpabilité nous inciterait à répondre à des demandes infondées.
« Continuité pédagogique » et numérique, attention !
Dans l’utilisation des outils numériques ; le SNEP FSU académique appelle à la plus grande prudence. Il s’agit d’éviter de :
– mettre en difficulté les élèves (et leurs familles) qui sont les moins équipés et les moins familiers avec les outils numériques.
– utiliser des plateformes ou logiciels relevant d’un lobbying d’entreprises privées. Ces supports sont souvent hors cadre réglementaire et ne respectent pas le Règlement Général sur les Données Personnelles (RGPD). Les utiliser peut mettre dans une situation de précarité juridique. C’est le cas notamment de l’utilisation d’adresses mails personnelles, ou encore de différents « drives » et « clouds », « réseaux sociaux et messageries instantanées ». Les données des élèves, des parents et des enseignant.es sont des données personnelles, dont les sociétés peuvent faire commerce.
Il convient de s’en tenir aux outils validés juridiquement par l’institution, en priorité les ENT et le réseau Canopé qui est un service public appartenant à l’éducation nationale.
Le SNEP FSU académique s’adressera à ce sujet à l’IA IPR EPS pour rappeler ces principes. L’utilisation de plateformes privées, telles you tube, au-delà des questions juridiques, posent des problèmes éthiques incompatibles avec le service public !